De la question de la face en Chine

Aujourd’hui, comme vous n’êtes pas sans le savoir, c’est le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en Chine. Le 8 Août 2008, autrement écrit 8/08/08, une date hautement symbolique dans l’esprit des Chinois.

Avec un battage médiatique impressionnant, vivre ceci de l’intérieur est à tout vous dire impossible.

Personnellement, et pour vous la faire courte, je m’en bats les flancs. Je n’ai pas prévu de regarder la cérémonie d’une part parce que je n’ai pas la télévision chez moi ; et d’autre part parce que j’ai autre chose à faire un vendredi soir que d’aller me flanquer dans un bar blindé de Chinois et de Hongkongais survoltés par un ultra patriotisme qui n’évoque en moi que les platitudes désertiques des cerveaux lavés au Kärcher.

Ainsi, non, je ne regarderai pas. Et ceci me vaut l’ire absolue de mes collaborateurs et amis Hongkongais, qui prennent cette décision comme une insulte, voire même un acte de haute trahison.

Et quelque part, je peux comprendre leur point de vue. Etrangère, on m’accueille ici, et je me dois de me fondre dans la masse, car à Rome, on fait comme les Romains. Et j’ai beau jeu de me défendre en expliquant que je m’en triple contre tape comme de l’an 40 si eux avaient habité en France à l’époque des Jeux d’Albertville, et avaient fait le choix de ne pas les regarder, ces foutus Jeux.

J’en suis ainsi réduite au statut de « gwailo » au sens le plus négatif du terme (homme fantôme, en raison de la couleur blanche de ma peau). Mais non, je n’ai toujours pas envie de regarder courir partout ces petits bonhommes en mousse ridicules que sont les égéries du gouvernement central.

Propagande, je te dis « non ». Et « merde », aussi.

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